Quelle sécurité pour les collaborateurs des entreprises françaises ?
Dans un contexte où la menace, ressentie ou avérée, a pris racine dans notre quotidien, l’incertitude augmente. Les dirigeants doivent faire face aujourd’hui à des questions peu abordées jusqu’ici.
Les attentats de novembre 2015 et juillet 2016 sur le territoire même de l’Hexagone, sans oublier les attentats de Berlin, Bruxelles et tout récemment Londres, ont largement ébranlé l’assurance des acteurs économiques. Non seulement la sécurité de leur environnement immédiat ne leur paraît plus acquise, mais encore elle leur a fait prendre conscience de la réalité quotidienne de la menace à l’international.
De là à modifier les habitudes en profondeur, il y a toutefois un chemin à parcourir, et beaucoup, par manque de moyens, de personnel et d’accompagnement, n’en ont pas encore fait une priorité. Une autre raison tient au marché lui-même, qui manque toujours de clarté sur les offres disponibles, leur coût, les acteurs auxquels s’adresser.
OpinionWay, avec le CDSE et Axa Assistance, a mené fin 2016 une étude sur le sujet auprès de 300 dirigeants d’entreprises françaises de toutes tailles. Il y est clair que les événements survenus ces deux dernières années en France ont contribué à un changement de perception. A en croire l’étude, seuls 18 % des dirigeants pensent aujourd’hui que l’insécurité à l’international est une menace faible. Au contraire, beaucoup tablent même sur son aggravation à venir.
Certaines zones sont toujours considérées avec plus de prudence, car susceptibles de poser plus de problèmes sécuritaires, au premier rang desquelles la région Afrique du Nord-Moyen-Orient – suivie par le continent africain et l’Amérique du Sud. L’Asie également constitue une zone d’incertitude. Stanton Wallace a été amené à appuyer de grands groupes retail dans la définition de leur politique de sûreté des collaborateurs, notamment au Bangladesh et en Thaïlande, de manière à leur permettre d’envisager sereinement la poursuite de leur sourcing sur place.
Si cette cartographie du risque, pour embryonnaire qu’elle puisse être, est présente à l’esprit de beaucoup, il s’agit d’un bon début, quoique sans constituer pour autant une stratégie de sûreté-sécurité digne de ce nom. Un tiers des entreprises françaises sont toujours ignorantes de leurs responsabilités juridiques lors de l’envoi de collaborateurs (voyageurs ou expatriés) à l’étranger.
Il ressort souvent des audits d’organisation menés par Stanton Wallace que la fonction est mal incarnée, quand elle n’est pas tout bonnement inexistante. Le premier frein, dans bien des cas, n’est pas tant le manque de moyens que le manque de vision et de connaissances, d’experts et de stratèges. Or il est crucial de savoir comment structurer la fonction sûreté-sécurité, allouer les budgets, établir un plan d’action, surtout pour les groupes recevant une clientèle nombreuse, comme c’est le cas de beaucoup de nos clients.
Être accompagné dans cette démarche permet de débloquer les freins et de prendre conscience que la sécurité, loin d’être une entrave au développement business, est, par sa transversalité et son impact stratégique, une composante majeure de la performance et de la réputation.
Arnaud Beziers La Fosse
Sébastien Fage
Hubert Darbon